J’écris cette journée avant que de la vivre, ne serait-ce que pour me fixer un cap et m’astreindre à respecter un planning assez minuté, je dois dire. Puis je reviens sur le texte une fois la vie vécue pour indiquer si tout s’est déroulé ^{comme prévu} ou, au contraire, _{différemment}. À 7h faire partir une machine aux creuses heures qui pourra être étendue avant mon départ pour Paris^oui. À 8h préparer ma polenta du midi^oui, que je mangerai plutôt vers 11h, mon train certes partant à 13h35 mais mon bus, lui, dès 12h20. À 10h faire les soins de Dune (nettoyer sa plaie à la Biseptine), puis donner ses médicaments à Poulpir (demi-cachet réduit en poudre, mélangé à de l’eau), puis la forcer à boire, c’est écrit sur l’ordonnance_{un peu plus tôt finalement que ça}. Entre, me laver les mains compulsivement^oui, après hier avoir tout aussi compulsivement javélisé l’intégralité du rez pour tâcher d’éviter des contaminations inter-bêtes qui, dans les faits, doivent déjà avoir eu lieu depuis long^{j’écris oui mais dans les faits on ne sait rien}. Puis préparer mes affaires et mon stock^{mission accomplie} pour la rencontre Jachère de l’après-midi, les exemplaires du livre sont, eux, déjà sur place, mais pas d’autres livres de Philippe et (la librairie m’en a fait la demande hier, mais c’est surtout indigent de ma part de n’y avoir pas spontanément pensé moi) des livres d’Anne et Fred qui liront, sans oublier des Féroce et des bons de dépôts correspondants^{oui à tout, non à rien}. Puis sélectionner, parmi les textes mis de côté hier, ceux que je lirai moi_{un autre, qui n’était pas prévu, sera ajouté à la dernière minute pour palier au forfait d’une voix devant nous accompagner}. À 11h me faire des courgettes aïllées, réchauffer ma polenta au four, étendre mon linge, manger devant mettons Shangri-la Frontier^{rien ne serait plus vrai}. À midi nourrir les bêtes^oui. À 12h10 rejoindre l’arrêt de bus proche^{en avance}, à 12h20 prendre ledit bus^{quasiment vide, d’abord, puis de plus en plus plein, la personne instalée derrière moi disant à une tierce personne ça a été l’année du malheur pour ma gueule}, être à la gare avant 13h. Pour patienter jusqu’au train de 13h35 lire Molloy (à l’homo mensura il faut du staffage)^{pendant que les trains environnants ont jusqu’à 2h20 de retard, le mien pas}. Arriver à 15h08 à Montparnasse, prendre la 6 jusqu’à Bercy puis la 14 jusqu’à Gare de Lyon (mais il n’est pas impossible qu’il soit en vérité plus rapide de sortir à Bercy et de finir à pied_{non car il pleut dru, ce qui n’était pas prévu dans l’équation}). À 16h_{un peu avant} arriver à la Terrasse de Gutenberg, faire en quatrième vitesse les préparatifs de la rencontre_{pas si en quatrième vitesse que ça, même qu’on a le temps de se parler}, qui a lieu à 16h30^{tout se passe bien, l’audience est adaptée à la salle en sous-sol qui croûle sous les livres et au fond de quoi on peut trouver, tout de même, derrière un piano noir, bakélité de ouf, une sortie de secours}. De 17h30 à disons 19h : convivialité^{oui ! Fred Griot m’amenant à comprendre quelles sont mes attentes avec les livres que je publie via Bakélite : peu des lectrices et lecteurs, certes, mais que chacun, chacune, ayant lu ces livres s’en souviennent}, qui sait livres vendus^{oui ! y compris à l’ultime seconde}. À 19h rejoindre à pied Ground Control et Charybde^{oui toujours, qui plus est accompagnée d’Anne Savelli} pour y déposer cinq Féroce en dépôt^{mission accomplie}. À 19h30, prendre la 1 à Gare de Lyon jusqu’à Hôtel de ville pour déposer en propres mains un exemplaire SP dudit Féroce pour un organe critique de littérature contemporaine (ça existe)_{faux, je veux dire vrai, oui ça existe, mais faux je n’irai pas, j’ai eu les yeux plus gros que le ventre, mais sans doute aurais-je eu le temps finalement de faire ce détour, mon train du retour ayant retard, ça ne fait rien}. À 20h max en repartir, marcher jusqu’aux Halles pour une 4, direction Montparnasse_{faux donc, ce sera une 6 depuis Nation, ce qui est géographiquement absurde, mais amicalement rassérénant, même si j’oublie de dire à Anne merci pour Janet Frame, Owls do cry est un livre incroyable}, s’acheter à manger quelque part, sans doute chez Ekki (l’enseigne de prêt à manger à ne pas confondre avec Erquy dans les Côtes d’Armor, à ne pas confondre avec Etorki au rayon fromagerie des supermachés)_{Eric Kayser}. Rentrer à Rennes par le 21h04_{départ 21h14, tandis qu’arrêté en gare du Mans ou de Laval un contrôleur débarque en hurlant QUELQU’UN A APPELÉ LES POMPIERS ? / Non. / TOUT VA BIEN ALORS ? / Top moumoute (quelqu’un a vraiment dit top moumoute.}. À 23h végéter de nouveau en gare de Rennes_non, continuer Molloy_{oui peut-être, mais avant, à Montparnasse plutôt que de manger, ayant mangé plus tard et dans le train}. À 23h40 rejoindre République pour un bus 72 en départ à minuit_{lassé d’avance d’attendre une heure plus de 18h après m’être réveillé ce matin j’ai pris un taxi jusqu’à P.}. À 00h38 (mais techniquement, nous serons demain, plus aujourd’hui)_{en vérité 23h38} arriver à P., réveiller Dune pour ses soins (nettoyer sa plaie à la Biseptine)_{je l’ai laissée venir d’elle-même, ne serait-elle pas sortie de sa tanière j’aurais eu l’humanité de la laisser dormir}, puis faire de même avec Poulpir (quart de cachet réduit en poudre, mélangé à de l’eau, au frigo dans une seringue déjà prête depuis hier et demi-cachet réduit en poudre, mélangé à de l’eau), puis la forcer à boire, c’est écrit sur l’ordonnance^{tout cela, oui}. Aller me coucher_{après avoir nourri les bêtes, encore faut-il le préciser}.