Une tempête siège sur notre quart nord-ouest depuis des jours. Le loup a tellement soufflé toute la nuit que la maison menaçait de s’envoler. Qui plus est l’air froid de ces vents traversaient les murs, signe que c’est bien mal isolé ici. Quelque chose cloche. J’ai mis mon pull à l’envers ? Non. J’ai mis mon t-shirt à l’envers ? Non. Mon âme est-elle à l’endroit ? Mais ça, on ne le sait pas avant le jour J. Si on fait la balance des revenus et des dépenses 2023, j’ai perdu en douze mois 493,82€, ce qui signifie que sur un an plein salarié je dois m’y retrouver. J’ai glow up en mangeant comme mes ancêtres (dixit un Tiktokeur). Je ne sais pas si je me sens mieux car je suis à nouveau négatif, ou si je suis négatif car je me sens mieux. Ça n’a pas d’importance. Je relis ce que j’ai fait de Grieg hier et j’en suis heureux. Cette forme me donne un outil pour briser ce que j’ai linéairement pu écrire jusqu’à présent. Une fois brisé, ce qui reste du texte ce n’est pas le texte, et ce ne sont pas non plus des fragments. Ce sont des bris. À un moment donné, le temps suspend son vol : je voulais écrire fils de pute, ai-je bien écrit fils de pute ? Ou bien faudrait-il opter pour FDP ? Mon cœur balance. La tempête se lève. Une dizaine de kilos de livres postés à la Poste pro de Bruz (au retour, le GPS me fait passer par la campagne profonde : c’est tout en voie monosens, c’est coudé, c’est apponté, c’est fleuvial, c’est chevalin), et Féroce est déposé chez l’imprimeur, qui a souhaité, du fait de ma petitesse, que je règle d’avance. Cela aussi, c’est fait.