Des cons enverraient d’ici dix ans d’autres cons sur Mars, volontaires, pour ne pas revenir, ce qui empiète un peu, j’en ai peur, sur tout un tronçon de /// au cours duquel quelque chose ou quelqu’un enverrait des corps conscients et consentants dans l’espace, pour des voyages sans retour, à visée essentiellement scientifique et éventuellement publicitaire. Des dizaines de dépressifs chroniques seraient donc envoyés séparément dans des capsules avec pour but de podcaster leurs émotions régulièrement et de rendre compte de leurs découvertes, s’il y en a. C’est au cours d’un tel voyage que notre personnage principal, celui à qui dans le récit on ne faire que dire tu, racontera tout ou partie de ce que moi j’appelle, ici, dans le journal, chaque jour depuis le 9 janvier dernier, Mueller. Dans cette histoire, en réalité, Mars ne m’intéresse pas, les capsules iraient bien au-delà.

H. m’envoie des photos de Florence (la ville). Cthulhu se décompose sur mon carrelage. Je mets une heure à pelleter tous ses organes, un par un, dans de grands sacs poubelles, un par un, que je descends manuellement beaucoup plus bas.

Mueller (114 mots) :