J’écris à T. que je suis sur un banc devant « Chez Prosper » car c’est le cas. Autour de nous, c’est comme dans Eff : tout le monde parle de sa vie de couple. J’ai dépassé la moitié de mes relectures. Ça avance lentement. Mais c’est cohérent. J’ai eu des intuitions justes. D’autres trucs, il vaut mieux les laisser de côté, et c’est normal. Je ressasse pas mal. J’explique à T. que c’est plus pratique quand je relis de courts chapitres qui correspondent à une seule scène que quand ça pèse 30 (...)

Parce que je n’ai pas couru depuis exactement 372 jours, soit 53 semaines, soit douze mois et une semaine, soit un an et une semaine aujourd’hui, c’est plutôt laborieux. Quelque chose comme une trentaine de minutes pour 5km et courant là, comme toujours autour du Lac Daumesnil et dans le même sens, je me dis que même après l’apocalypse nucléaire, il se trouvera encore les mêmes personnes à venir le dimanche matin courir autour de ce lac, dans un sens ou dans l’autre, les mêmes bonshommes (...)

35 minutes autour du lac à courir dans la blancheur phosphorescente des allées blêmes là-bas. Même quand le soleil est pâle le sol réverbère grave la matière même de ça, la lumière. Il faut en passer donc par des sous-bois minuscules et montant pendant grosso modo 5km. Je n’ai pas mes lunettes de soleil. Fuck. Derrière, le sel que c’est les lèvres quand les sueurs confluent jusqu’à la bouche. J’apprends que le signe | porte un nom : pipe. Je termine de recopier les extraits cornés du (...)

J’écris quelque part la phrase on ne peut pas compter sur moi socialement parlant, car c’est le cas. Et on peut dire que mon temps libre s’organise selon trois axes. Lire. Écrire. Tâcher d’échapper autant que faire se peut à la douleur. Pour tout le reste, je suis pas fiable. Serai-je fiable pour retourner au Japon en avril et voir les cerisiers en fleurs ? Il faudra bien puisque nos billets d’avion sont payés. Dans l’immeuble, il y a un bug avec les codes. Depuis vendredi soir, plus rien (...)

Quelqu’un sonne tôt, c’est H. qui a oublié un truc. Derrière, c’est moins tôt quand quelqu’un resonne, cette fois ce n’est plus H., c’est une femme qui relève les antiques compteurs électriques pas Linky, ce qui est étrange car le visage de cette femme s’est affichée quelques minutes plus tôt sous forme de publicité X ou Y sur le web (c’est certainement une coïncidence, à moins que la releveuse de compteur antique pas Linky soit aussi slash mannequin photo ou vice versa). Notre voisin de (...)

Relisant Horace, et tombant plusieurs fois sur le mot turbot, je repense à une ancienne collègue qui s’appelait M. C’était ses dernières années avant la retraite et c’était, on peut le dire, une vieille de la vieille, pour ne pas dire autre chose. Proche de nos bureaux dans l’open space, on la voyait régulièrement, bien que sa fonction dans l’entreprise n’ait rien à voir avec la nôtre (d’ailleurs elle n’était pas si souvent que ça au bureau, elle passait son temps aux Galeries Lafayette, (...)

Dans Saint-Germain-en Laye, j’apprends que la ville, après la Révolution, a été rebaptisée Montagne du bon air. À la même époque, Saint-Étienne est devenue Armeville. Et je me dis que ce serait peut-être une bonne chose d’inviter qui le souhaite à écrire de faux témoignages pour Grieg. Quelque chose qui donnerait lieu à une consigne simple : décrire les agissements étranges d’une personne qu’on ne fait que croiser à un moment donné. Il y aurait sélection d’une partie du texte, comme un (...)

Si je suis allé ce matin courir à l’envers du sens habituel autour du Lac Daumesnil (ce qui est en soi contre nature), c’est probablement dû à ma lecture de Saint-Germain en Laye, d’Anne Savelli, puisqu’aux pages 76-77, nous allons littéralement de l’autre côté du miroir et ça ne rigole plus. Ça ne rigole plus parce que les deux pages qui suivent sont absolument parfaites, notamment quand on s’enfonce plus avant dans la forêt (lieu du conte par excellence) :
Devant eux, les arbres (...)

Ce régime sans gluten est une véritable aubaine pour le portefeuille : quand tu reviens des courses, la note est pratiquement divisée par deux ! C’est que tu n’as tellement rien pu trouver à acheter que tu reviens avec un sac à moitié plein seulement ce qui, par ailleurs, te permet de monter les cinq étages à pied plutôt que de prendre l’ascenseur et renforce par là-même ton comportement de chasseur-cueilleur. La vie n’est-elle pas formidable ? Non, car le lendemain te rendant compte que (...)

Je me pose des questions existentielles. Par exemple, maintenant que le paquet de café du Guatemala puissant et fruité (intensité 5) est terminé, vais-je repasser sur celui d’Ethiopie fleuri et aromatique (intensité 3) dont je sais déjà que le goût me convient ? Ou convient-il au contraire d’essayer celui du Mexique riche et intense (intensité 4) ? Quand tu le verses dans ta tasse, faut-il le verser sur le cube de stevia ou bien faire le contraire et plonger ledit cube blanc dans ce noir ? (...)