— Le vif se présente tel que tu l’as vu dans le chrone véramorphe : c’est une sorte de pelote, de pelote de vent pur, grosse comme un grand poing à peu près. La pelote peut avoir une infinité de formes : les plus simples ressemblent à une roue sans rayons, comme un cercle tracé à la volée ; ou encore à des huit allongés. La plupart ont toutefois une topologie complexe, ce qu’on appelle un nœud. Le nœud est le trajet que fait le vent dans l’espace pour revenir à son point de départ. Ce (...)

Un bar français dans un quartier français, Yoko Kanno y vient souvent. Je parle en brun à un anglais, il me répond en french, l’a jamais vue ici, on sait pas son visage. Pendant le concert d’une fille que j’ai déjà entendue dans la réalité humaine, le brun enlève sa chemise et me joue de la paume inclinée (je m’en vais).
Tranché. Début de l’Avrocardyl. Le traitement devrait finir en mars. Envie d’être à l’abri quelques temps et pas perpétuellement sur la brèche à guetter quelque chose (...)

Non, rien.

J’étudie quelque chose comme le web littéraire. Je suis les cours d’Hubert Nyssen qui est quelque part un vieil homme, quelque part devant moi. Le web littéraire se trouve dans un grimoire. Il est coupé en deux, j’y intercale de la salade entre les pages avant de mâcher. L’un des textes étudiés s’appelle Mathilde Kafka mais ce n’est pas Kafka : c’est une réécriture cyclopéenne.
Nos comptes Twitter sont une interface parallèle issus de nous-mêmes, vivant par transparence tout contre ou (...)

Crois me souvenir d’un rêve (ou d’une chimère de rêve) concernant le personnage d’Anna Blume, sauf qu’alors on l’appelait Bloemfontein. S’en suit comme une épiphanie urbaine, le long d’un bloc de clair : il me faudrait relire Le voyage d’Anna Blume, qui s’intitule en anglais In the country of last things, "Dans le pays des choses dernières", car je ne l’ai lu qu’une fois. J’ignore d’où vient ce rêve, ni si je l’ai vécu, ni quand.
Comment n’ai-je pas pu lire plus tôt un truc comme (...)

Je ne sais pas : sais pas si le mec aux piercings et aux yeux dans le métro me regarde parce que moi je le regarde ou parce que lui me regarde. Peu avant, et avant de m’enfermer dans un cocon orange sous les miens, j’étais à La Rochelle, sur une place gigantesque peinte en sable et fontaines.
Mets en ligne ce truc tiré probablement de /// que je sous-titre démo non-jouable. Outre l’adblock et le skin on pourrait tout aussi bien imaginer un mindblock ou brainblock ou greyblock capable (...)

Quelqu’un a filmé au péril de sa vie le dédale de ciment et bitume qui encercle une cité postapocalyptique et à travers laquelle on peut, selon les dires des uns, « spontanément se faire brûler vivant ». Les murs briques sont blanchis à la chaux et ça ressemble aux années soixante-dix sous les semelles. La caméra roule vite, des meutes urbaines la chassent.
Avrocardyl ou pas, tout fait pour déclencher le crâne, jamais volontairement bien sûr, mais, oui, tout ce qu’il ne faut pas faire, (...)

C’est l’histoire d’un homme nom de code Mongol003 qui est à la fois un officiel du régime, un traitre à la cime et son propre assassin lancé fou à ses trousses. Dans la Trabant qui le raccompagne à la frontière, pour sa propre sûreté, il raconte au chauffeur combien il a eu peur, le matin même, au bas de sa tour sombre, avant de démarrer sa voiture propre, craignant l’assassinat ciblé, l’odeur d’essence dans ses poumons à vif. La seconde suivante, il explique qu’il est prêt à mourir, s’il (...)

C’est une espèce très rare de plante carnivorousse qui subsiste au Chili. Elles ont la tige sombre qui se difracte en plusieurs épigloses et qui retombent au sol comme une tuyauterie. Elle capture des espèces venimeuses (des araignées ou des scorpionces) et leurs aiguilles leur sucent comme des seringues leur venin ou poison, qu’elles stockent ensuite dans leurs bulbes enterrés au niveau des racines. Leurs proies sont maintenues vivantes et torturées dans des cellules biologiques nouées (...)

For it was now like walking among matrices of a great digital computer, the zeroes and ones twinned above, hanging like balanced mobiles right and left, ahead, thick, maybe endless. Behind the hieroglyphic streets there would either be a transcendent meaning, or only the earth.
Thomas Pynchon, The Crying of Lot 49
Trouver une autre voix que la tienne : ce n’est plus une obsession, c’est pire. Pourquoi ne pas simplement apprendre à écrire quelque chose qui s’accorde, tout simplement ? (...)