Lou Reed



  • 250809

    25 août 2009

    Je délaisse définitivement les brèves et ne sais plus les écrire. //

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    Je marche vite au matin : mes pas rythmés sur celui du MP3 poche droite, plus lentement le soir pour ces mêmes raisons. // Ce matin perdu au changement de rythme intempestif (je le connais pourtant par cœur) de Lady day de Lou Reed (album Berlin), fin du premier couplet, chute vers le refrain : arrivé là je ne sais littéralement plus où mettre les pieds ni comment.

    Étrangement, le 7h37 est plus calme et silencieux que le 7h52 habituel. // La simple perspective que gare de Lyon puisse devenir au fil du temps un de ces espaces banals traversés quotidien me dégoûte voire me révulse, et pourtant...

    Ce matin levé plus tôt pour gagner bureau & fenêtre le premier, pouvoir ainsi maquiller mon crime de la veille, laissé oublié-impuni, je transporte le cadavre jusqu’au mur, ouvre la fenêtre, le laisse basculer après gouttes de sueur traversées t-shirt, chute d’une charogne sur l’asphalte en contrebas, referme la fenêtre. Voilà, ce n’est déjà plus mon crime, mon problème.

    Hier enfin vu Les chansons d’amour recommandé par E. il y a des mois maintenant. Outre les errances et autres inégalités chroniques, l’impression que ce film est de ceux qui touchent, à retardement même, puisque la bande son m’a repris toute la journée, ce matin déjà chansons traversées MP3 après Lady day, j’en suis resté triste (être un corps je suis d’accord, etc.), non pas triste des situations, pensées ou personnages, mais triste de ne pas y être. Pas le regret de n’avoir pas créé moi-même une fiction telle que celle-ci, plutôt regret de ne pas pouvoir en faire partie, n’être pas à mon tour dévasté car fictif et inversement. Pendant des jours probablement je ne pourrais rien regarder d’autres et je ne changerai plus l’ordre des chansons MP3.

    Hier tenté d’ouvrir Tuer Catherine de Nina Yargekov. N’ai pas pu, refermé de suite ou presque (50 pages). Été tenté de le vendre au bouquiniste au coin de la rue St H. mais était fermé. // Commencé aujourd’hui sans m’en rendre compte la version Publie.net des Notules dominicales de culture domestique de Philippe Didion, puis demande de réception des notules tous les dimanches : me voilà devenu notulien.

    Repris doucement Accidents de personne (faut-il vraiment garder le pluriel ?), évidemment. Je dis évidemment parce que cette violence imminente l’exige.

    Départ Gare de Lyon au soir : « le train X voie 4 à destination de Z restera arrêté quelques minutes suite au déclenchement d’un signal d’alarme à bord du train ». Comment se retenir de l’actionner ?

  • 070410

    7 avril 2010

    Jour de grève veut dire marcher comme on peut et imposer discret son corps aussi dans la masse de ceux des autres. Gare de Lyon jeune homme demande si c’est bien le train pour C., je réponds oui c’est bien. Une fois arrivé C., même quai en face, même jeune homme demande si train à venir c’est bien celui pour M., je réponds oui c’est bien. Une fois la rame tout contre, une fois les corps dans la machine jeune homme encore demande idem, réponse pas mieux. Peu avant l’arrêt, 18h45, jeune homme demande si c’est Y., je réponds oui c’est bien. Je remonte l’avenue X. et jeune homme derrière l’épaule demande si c’est par là l’église et je réponds oui c’est bien. Dépassée l’église jeune homme demande si c’est bien ça la rue de l’F. et je réponds oui c’est bien. Planté devant le 31, clés dans les poches, jeune homme planté pareil demande si c’est bien le 31. En haut de l’immeuble me demandera aussi si c’est bien ça le 3e et si derrière aussi c’est bien chez lui qui pointe ? Lou Reed fredonne dans l’oreille gauche et suggère une espèce de plastique je pourrais plaquer sur lui...

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  • 150311

    15 mars 2011

    Cette fois ce n’est ni un appel d’SFR, ni une voix venue d’ailleurs voulant vraiment me refourguer un scooter dont je n’ai pas l’utilité, mais une femme qui m’explique que j’aurais postulé à une espèce d’offre d’emploi, que pour cette offre j’aurais envoyé une espèce de CV et que dans cette espèce de CV il serait écrit que je suis quelqu’un de fiable et puis un employé hors pair, et lorsque je demande d’une voix éteinte mais audible putain mais qui peut bien m’appeler comme ça en plein milieu de la nuit ?, elle me répond, monsieur, qu’il est quinze heures. Je colle un oeil sur le réveil pour vérifier. Je dis je vois. Je lui explique que j’étais comment dirais-je en train de dormir, que ça ne change rien au fait que je suis un employé hors pair et un mec fiable en général. Elle me dit qu’elle voit le genre, et moi répondre : est-ce que c’est un sarcasme ? Est-ce que vous êtes en train de me juger ? Est-ce que vous vous croyez mieux que moi parce qu’il est 15h et que vous travaillez alors que moi je dors ? Ses réponses, dans le désordre, en admettant bien sûr qu’elle parvienne à les articuler distinctement et que je ne les rêve pas, sont non, peut-être, et non. Je lui explique que je ne suis pas le genre de mec au chômage à rester traîner en caleçon et à dormir encore à trois heures de l’après-midi. Je lui dis qu’après m’être levé ce matin et avoir pris une douche, j’ai fait l’effort de m’habiller correctement avant de me recoucher. Je lui dis aussi qu’il faut « mettre les choses au point » et que si je dors c’est que j’ai une perceuse électrique qui me dévore la tête, que la douleur est telle qu’il vaut mieux rester inconscient le temps que la douleur s’épuise. À la question combien de temps encore comptez-vous encore dormir ?, je réponds : toute la vie s’il le faut. Elle veut savoir si nous pouvons maintenant parler de cette offre d’emploi à laquelle j’ai postulé et pour laquelle je n’ai visiblement aucun souvenir ? Une minute, je lui fais. À chaque quinte de toux, j’ai l’impression que mes côtes craquent, on m’aurait marché dessus la veille. Elle veut savoir si c’est vrai. Je lui dis vrai ou pas, toutes mes côtes s’en souviennent. Elle me dit monsieur, êtes-vous malade ?, et c’est idiot, je sais, mais j’apprécie sincèrement qu’elle ait jugé utile de faire même à l’oral l’inversion du sujet pour formuler sa question. C’est juste une histoire d’écran, voilà ma réponse. Sans attendre ses mots je m’explique : nous vivons dans un monde mondial mondialisé, mademoiselle. Il y a des écrans partout. Sous nos doigts, dans nos poches, dans chaque pièces de nos pauvres appartements, dans les wagons qui nous portent, dans les gares qu’on traverse, sur la tôle de tous les bus qui nous frôlent et même dans tous les chiottes où l’on chie. La voilà la cause numéro un de mes migraines chroniques. Voilà aussi pourquoi je dors : parce que dorénavant je ne sais plus rien faire qui ne soit pas directement lié à ou tourné vers l’écran. Il y a quelques années, dans ce genre de situation, j’aurais simplement pris un livre ou une BD, j’aurais passé des heures dedans, mais à présent tout est numérisé et toute ma bibliothèque se résume à un mot : iPad. Même la toute dernière adaptation en date du manga culte Akira, diffusée depuis quelques jours dans le monde doit être vue par le biais d’un écran. Elle me coupe pour me dire que cette version d’Akira dont je parle n’en est pas une et s’appelle simplement l’actualité ; j’ai envie de dire peu importe. Il se trouve que j’ai dû transférer plus de deux mille pages numériques d’Infinite Jest dans une version qui en compte presque trois milles afin qu’elle soit lisible sur un écran e-ink, seul écran que je peux regarder sans avoir envie de m’arracher tous mes yeux d’un seul coup. Mais je dis tout ça va passer. Ça passe toujours. Et le jour où ça ne passera pas, je n’aurais qu’à jeter un oeil à ce fichier nommé Journal des activités migraineuses, échantillonnages de la douleur & tentatives de géolocalisation des crises que je tiens depuis des années pour vérifier si, oui ou non, les symptômes retranscrits et mis à jour correspondent au diagnostique d’une tumeur au cerveau. Mais je lui dis j’en doute, car la douleur voyage, ce qui est plutôt bon signe car une tumeur s’accroche. Oui, je me suis renseigné sur la question. Elle voudrait, si ça ne me dérange pas trop, en revenir à cette offre d’emploi pour laquelle... Je lui dis qu’est-ce que vous voulez savoir ? D’abord, savoir si nous pouvons poursuivre cette conversation en anglais, car le poste exige une excellente maîtrise de la langue, et je lui réponds sure, pour qu’elle comprenne de suite que j’y suis déjà. Ce que je lui raconte ensuite, et bien, c’est que my stomac feels small, there’s a taste in my mouth and it’s no taste at all, and it could have been me, oh yeah it could have been me, why didn’t I say, why didn’t I say no, no, no. Au troisième no elle me coupe : s’agit-il d’une chanson ? Est-ce qu’elle voudrait entendre le refrain ? Je lui dis que la version de 1997 au Madison Square Garden de New York en duo avec Lou Reed est particulièrement savoureuse. Je lui demande si elle veut qu’on discute d’autre chose, elle me répond que ça devrait aller. C’était quoi le job au fait ? Je ne sais pas. Au lieu de lui poser la question lorsque la question s’est formée dans ma tête, je lui ai dit que ma paupière clignotait. Je lui ai dit : littéralement elle clignote. Elle est fermée mais elle clignote, comme si j’avais dans la tête un girophare allumé en permanence, sans la sirène. Je n’ai pas écouté ses derniers mots à elle car j’étais focalisé sur l’articulation des miens. Il est possible que cette dernière phrase je l’ai prononcée, sans savoir, dans le vide abyssal de la tonalité. Dans Akira, il y a un personnage, Tetsuo, qui n’a rien demandé à personne, et qui se retrouve soudain avec des migraines insupportables et des pouvoirs psychiques. Pour dompter la douleur, il doit s’envoyer des quantités de drogues astronomiques. Parfois, il utilise ses pouvoirs pour faire exploser, à distance, la tête des gens. Mais est-ce que ça fonctionnerait aussi avec sa propre tête ? Voilà le genre de question que je me pose.

  • 100611

    10 juin 2011

    Peu importe la question, mes tripes me disent que oui. Je passe sans voir dans les couloirs du jour la masse des corps précipités. À peine de quoi apercevoir celle qui, aveugle, chante en play-back à même le sol, à ses côtés son chien guide qui incite à donner. Depuis que j’ai lu puis traduit Le chien du mariage je vois ces chiens d’un autre oeil. Depuis que j’ai pensé puis écrit Coup de tête j’éprouve surtout de la tendresse pour n’importe quel type amputé : lui par exemple. Échoué dans les tourniquets d’Auber, une jambe sous les coutures de son jean neuf en pointillés (et des béquilles entre les coudes et côtes). Je n’ai pas entendu ce que chantait cette femme. Mes airs internes faisaient some make you sing and some make you scream, faisaient not if I wrap myself in nylon, faisaient I’m gonna try to nullify my life, faisaient far back as I can tell. Le chien un Labrador couleur chair (Husky toujours manquant sur la surface de ma fenêtre), je suis rentré battu, oui mais mes tripes me disent que oui.

    Personne ne naît comme ça, avec une peau aussi martyrisée. Certes, les brûlures n’avaient pas été faites hier, il n’y avait pas de doute. Elles dataient probablement d’environ cinq ans, peut-être plus, à en juger par l’attitude du pauvre garçon (je ne le regardais pas), habituer à exciter la curiosité et l’intérêt que suscitent les monstres et les mutilés, la répulsion involontaire dans les regards, la pitié pour le grand malheur. Perdre un bras ou une jambe, c’est perdre une partie de soi-même, mais endurer de telles brûlures, c’est se transformer, devenir un autre.

    Roberto Bolaño, Le troisième reich, Christian Bourgois, traduction Robert Amutio, P. 39.

  • La moelle mémoire, listing musical

    13 décembre 2011

    C

    Creep, Radiohead (Pablo Honey, 1993)

    D. mon frère, frôler les murs de sa chambre à même les briques le long les doigts, vibrent les murs quand les guitares saturées là explosent et le refrain je suis un creep, oui je le suis, et remonter jusqu’à l’étage pour regagner celle qui était son ancienne chambre ("vous m’aviez promis oui promis qu’à quinze ans j’aurais ma chambre en bas", je suis resté en haut).

    F

    Femme libérée, Cookie Dingler (1984)

    Minuscule m’endormir dans le lit minuscule du rez-de-chaussée, la maison s’appelle Moy, devant cérémonie d’ouverture des JO de Barcelone. Les gendarmes demanderont à mes parents : il est à vous ce taureau ? Un lapin, le deuxième, tout gris sous le buffet d’en bas. On aurait vu passer, par la fenêtre, sous l’orage, une boule de cristal. Le jour du grand départ tout inonde, les ruisseaux sont des fleuves, merde alors les vaches flottent.

    H

    Heroin, The Velvet Underground (The Velvet Underground and Nico, 1967)

    Dans la voiture, l’ancienne, moi derrière, eux devant, défilent latéralement et Lozère et Cévennes (ou l’inverse) et c’est ici apprendre que Pantagruel, Gargantua, l’un ou l’autre ou les deux, ont dispersé des pierres et ont formé le paysage d’hier tel qu’il s’exhibe aujourd’hui : devant mes yeux. Plus loin pousser la route, et la bande-son de la route, car il faudra bientôt atteindre le sommet de ce mont là, et une fois au sommet s’accroupir dans les ruines pour se protéger du vent et extirper de ma poche gauche la voix numérisée de H. car y a bien que là qu’elle passe.

    I

    IOU, Metric (Old World Underground, Where Are You Now, 2003)

    Feu ce webzine bref, "Reality", appelé réel, si prêt de le devenir et qui a disparu après deux, après trois numéros, comme il était venu, sous le code d’une page vierge appelé par la balise #FFFFFF.

    I Will Possess your Heart, Death Cab for Cutie (Narrow Stairs, 2008)

    Levé le chiffre cinq en tête, rouge le réveil qui tord les chiffres, les yeux mouchés dehors-dedans, courir pour attraper le bus en bas de la rue, après le coude, avant silo. Préparer à l’arrache de ces cours qu’on s’apprête à donner. Devant, derrière, les gamins du lycée à l’arrache qui terminent de revoir tous ces cours qu’ils subissent. Compter depuis le car dans les fossés ci-vus le nombre rouge de coquelicots, Lee’s cock is caught, abandonnés.

    L

    Les yeux au ciel, Alex Beaupain, Louis Garrel (Les Chansons d’Amour, 2007)

    Revoir venir tomber, mais à l’envers tomber, oui du bas vers le haut, tous ces galets polis que je jette moi aussi, toujours au coin de la rue, au coin de la rue toujours, le court faux plat jusqu’à ce bout de la rue, celui qui tire si proche la porte de l’immeuble, et pousser oui cette porte, le soir l’appartement en larmes, matin le nouveau taf qui pleure, bientôt le mois d’octobre oui mais quand est-ce ?

    Love of my life, Carlos Santana, Dave Matthews (Supernatural, 1999)

    Partir sur les routes et partir, siège arrière à tribord, traversée familiale, partir d’ici point A, paternel au volant, jusque là-bas point B, sans pour autant suivre la Loire. L’océan une escale et que faire si le sable trahit ? Arrivé au point B une naissance, lettre J., dans mes bras quinze secondes, me voir à la troisième personne et hors moi-même, elle cousine. Sortie du dernier Fly, le trente-septième volume, celui où à la fin le héros disparaît mais qui sait, un jour, hors champ, reparaîtra.

    M

    Ma mémoire sale, Alex Beaupain, Louis Garrel (Les Chansons d’Amour, 2007)

    Déclencher la chanson au panneau interdit, interdit de stationner, actionner les paroles en fonction des pavés, écouter la phrase pleure, je l’ai fait avant toi et ça ne sert à rien en passant sous la plaque celle en bois qui un jour a brûlé, monter lentement les marches pour que telle phrase plus rien n’est triste plus rien n’est grave puisse tomber avant dernier pallier, si j’ai ton corps comme un torrent de lave avant cette porte encore l’ouvrir.

    My Funny Valentine, Nico (Camera Obscura, 1985)

    Entasser dans la chambre pour combien de semaines des meubles de jardin bien blancs, anciennement blancs, plastique, anciennement neufs, et puis s’y mettre ici, à la table, au bureau, emmuré dans le dedans pendant que l’été là défile, juste derrière les fenêtres. Taper sur le clavier les noms, les âges, l’histoire de ces petits mecs censés devenir des stars, des chanteurs pop, avant de découvrir, mais bien des mois plus tard, que toutes ces histoires là on n’était pas (encore) capable de les écrire.

    P

    Perfect Day, Lou Reed (Transformer, 1972)

    E. j’ai encore la tête et les globes pleins et pleines de tarabiscutions de première année, et des mots qui me reviennent, oui, en allemand dans le texte, mais qu’ils s’envolent les vögelein et tant pis pour les falaises de marbre, je te laisse ok la place, et vois ton corps dans ma tête fixe qui disparaît pendant que le tram, travelling arrière, remonte le cours du centre-ville, moi là dedans et toi nulle part, car à compter de ce jour je sais que j’irai au bout de ma fac (et toi avec).

    P

    Pink Love, Blonde Redhead (Misery is a Butterfly, 2004)

    Plonger les mains dans la vaisselle, celle où la veille tel lézard telle lézarde s’est tortillé(e), a traversé, s’est enfui(e) là, le tout en jouant des coudes pour que le fil d’Archos ne glisse pas sous le jet chaud devant, demain rentrer pour la toute première fois à Ithaque (42) et pour la première fois se dire : je viens d’ailleurs.

    R

    Rockollection 008, Laurent Voulzy (Recollection, 2008)

    On n’est pas à trente-six mois prêts mais je reconnais le salon et toi et moi ensemble et seuls, proches de la mer qui souffle l’air des hier et du jour même. Ce que je te dis : qu’aucune quasi me rappelle à l’ordre leurs beaux souvenirs mais qu’aujourd’hui avec j’en graverais quelques dizaines d’autres neufs car rien qu’à se regarder sans même rien se dire on s’en fabrique combien de nouveaux souvenirs ? (moi je les compte à la tonne).

    S

    Self Destruction Final, Nine Inch Nails (Further Down The Spiral, 1995)

    Si je me mets juste ça sur les tempes, à boucle et en fond, tu verras que j’étoufferai jusqu’au plus con des slogans d’asphalte que la foule elle gueulera. Et toi, toi tous, que je croyais pourtant connaître, en boucle et à fond, que tu puisses suivre la marche des semelles en rond sur le bitume, le vague des r’vendications, ça me dépasse ; ça me dépasse et ça me fout dans un trou plus bas que sol (j’y suis j’y reste).

    S

    Space Oddity, David Bowie (Space Oddity, 1969)

    Attendre combien de temps attendre que l’ombre du corps de H. apparaisse sur le sol de la gare, laquelle la Montparnasse ou celle de Lyon plutôt, dans un train du Sud-Ouest bloqué depuis combien d’heures oui des heures, faire tourner la molette du Zillion, payer quelques euros à peine pour un journal de sans-abris car le petit corps du mec qui les propose je pourrais payer pour et, non, je ne sais pas encore qui est qui et si celui-ci est, ou non, un junky.

    T

    The Libertine, Patrick Wolf (Wind in the Wires, 2005)

    Marcher combien de temps marcher le long des rues surtout sans plan ni sens ni organisation mentale des mouvements, des circuits. Chercher combien de temps chercher sur les façades, les murs, stigmates d’un temps qui ne l’est plus. En lieu et place d’un personnage fictif, fictif mais mort-né, mort-né mais fictif, photographier de l’oeil, l’index, toutes les pubs peintes restées ancrées à même le mur, en surbrillance. Retenir les pulsions qui me plaquent le mot "fuir" aux tempes et même aux lèvres (Run / the risk / of being / free). Je vois briller, rue parallèle, vue circulaire, les guirlandes de Noël au mois d’août et le gui.

    Eternellement à suivre...

  • 040612

    4 juin 2012

    Photo piquée à @Estelleivoix via Ivoix (Peurs primaires style)

    He was waiting on the sidewalk now, Torval, bald and no-necked, a man whose head seemed removable for maintenance.

    Don Delillo, Cosmopolis

    Le Cosmopolis original (texte) est si semblable au film (répliques exactes, virgule près) que je me demande si je vais pas lire autre chose. Ce qui me convainc de m’abstenir ? Quelques anomalies versus la pellicule. Comme cette phrase. Si je relève la tête de l’Odyssey me demanderais est-ce que c’est lui, celui que la presse appelle sans sic le dépeceur de Montréal ? Ils ont tous un visage en plastique. Et si je m’articule sur la chanson Ecstasy, le fais sur la version live d’Animal Serenade 1 car je la connais mieux que n’importe quelle album version, depuis les imbrications des cordes (vocales) jusqu’aux réverbérances des cordes de la lead guitare, solo médian camé. À l’origine c’était un Live in Spain, oublié depuis. Acheté étudiant plus de 20€ le DVD juste pour voir. Le décret sur le blocage des loyers à la relocation sera appliqué quelques semaines seulement après l’augmentation sauvage de l’appart aux briques rouges (lesquelles, l’ai vérifié sur Google Street, ne sont pas rouges mais briques). H. en revient pour déposer le dossier. Peut-être du plomb dans les murs. On a mangé mon sac Lacoste.

  • 291013

    29 octobre 2013

    J’écris peut-être ce livre pour ne plus avoir à parler.

    (...)

    Je ne cherche pas la nouveauté, mais la justesse.

    (...)

    Je fais des enregistrements modifiés de Wagner où je ne garde que les parties qui me conviennent, lentes, tristes et sans voix.

    (...)

    Je rêve d’une écriture blanche, mais elle n’existe pas.

    (...)

    Être artiste et écrivain me permettrait de devenir fou sans m’en apercevoir : on sollicite mes excentricités, comme je travaille seul, personne ne vérifie ce que je fais, il faudrait un certain temps pour que mon entourage comprenne que je suis passé de l’autre côté, et, occasionnellement, me le signale.

    (...)

    Lorsque je marche dans la rue, je ne regarde pas mes pieds, je ne regarde pas la surface sur laquelle je marche, je regarde les façades que je longe, les étages qui me surplombent, la rue qui me précède.

    (...)

    Voir des photographes de mon frère petit m’émeut, je vois que nous avons la même peau, les mêmes yeux, les mêmes cheveux, mais je sais que ces enveloppes similaires contiennent des esprits qui ne se sont pas rencontrés.

    (...)

    Je cherche à écrire dans une langue que n’altéreraient ni la traduction ni le passage du temps.

    (...)

    J’aimerais écrire dans une langue qui ne me soit pas propre.

    Edouard Levé, Autoportrait, P.O.L

    Fin des jours où j’ai mis le journal en jachère. Pendant, n’ai pas écrit une ligne. Contenté du Macbook sans recharge. Ri-en comptabilisé même la douleur. Si je l’ai fait, j’en avais mentalement besoin. Beaucoup dormi. Vu le spectacle Rue secrète à Lesneven (La Souris Noire). La mer non. Rêvé à l’île de Batz. Constaté qu’hors l’écrire n’étais rien, n’ai même pas de visage. Pendant quatre jours je n’ai été personne. Lou Reed est mort, ça me concerne. Repris le chemin de l’écrire et du taf au même lieu : sous la terre. On a propulsé des extraits de mon Fuir, dont une analyse poussée du journal des migraines, sur un autre site que le mien et je suis touché par cette analyse. Pour voir mon frère je regarde la télé. J’ai lu l’Autoportrait d’Edouard Levé qui est comme hypnotique et terrifiant. Je n’allume pas réellement la télé : je regarde le replay sur le web. On pourrait faire de très belles choses avec l’Autoportrait d’Edouard Levé en atelier d’écriture. Quant à courir pour l’instant je ne peux plus : il n’y a pas d’éclairage public le long du lac, l’heure d’hiver m’a niqué.

  • 031113

    10 novembre 2013

    Ce matin tu t’es réveillé avec la certitude qu’il fallait impérativement accorder toute priorité à l’écriture de ///, c’était parfaitement clair, et ce ne serait contredit dans l’heure qui a suivi qu’une dizaine de fois seulement par d’autres envies, d’autres idées, d’autres priorités. L’autre certitude n’était pas une certitude mais une envie plus anecdotique ou plus simple : essayer de courir sur le fameux Metal Machine Music de Lou Reed.

    Dans le rêve précédant ces idées, tu perdais connaissance dans un dédale de marches d’escalier interminables au prétexte que tu voulais réellement, même à l’article de la mort, aller travailler. Comment dire.

    Tu consacres du temps à l’écriture de messages personnalisés et à la préparation d’envois postaux pour les derniers exemplaires de Coup de tête qu’il te reste (et que tu as eu tort de remettre à plus tard autant de fois par le passé). Tu puises dans le manifeste infraréaliste que t’a indirectement donné l’autre jour Antonio Werli pour quelques formules phares qui en disent bien plus long que tous les autres balbutiements qui, eux, ont été écrits par ta main véritable.

    Le soir, tu te lances dans un premier jet de ///, c’est en haut de l’arborescence, dans l’une des toutes premières branches, quand le mec vit encore en cité U de médecine (j’emprunte aux barres de combustible dont parlent Patrick Rebollar et Seb Ménard et j’emprunte aux personnes non humaines).

  • 071113

    14 novembre 2013

    Tu respires. Cerbère a quitté les étages. Quelqu’un viendra bien un de ses jours prendre sa place, remplir son rôle, mais ça n’est pas important. Ce qui est important, c’est la respiration. C’est l’oxygénation des cellules cérébrales. C’est l’adieu de Laurie Anderson à Lou Reed. C’est cette chanson de Bowie que tu écoutes pour la toute première fois (car tu redoutes le jour où il n’y aura plus jamais aucune chanson de Bowie à écouter pour la toute première fois). C’est autre chose, vraiment.

    Tu décides à partir d’aujourd’hui de ne plus falsifier la date de publication des billets du journal (c’est-à-dire de faire coïncider leur date de publication et leur date d’écriture) et à présent l’on voit véritablement que les articles sont postés en décalage (J+7, c’est l’écart actuel). La conséquence non prévue de cette soudaine manipulation, c’est le hiatus qu’il créé d’emblée : entre le 31 octobre et le 7 novembre, rien n’apparaît dans la liste des entrées publiées, or c’est faux (ce qui n’a, entendons-nous bien, strictement aucune importance mais cette béance te parle).

    Sur Arte, le soir, les deux premiers épisodes de la série Top of the Lake, de Jane Campion (les mots te manquent).

  • 101113

    18 novembre 2013

    Des algues recouvraient la pierre. Les semelles glissaient. On entendait un bruissement multiple, comme la fuite de centaines de crabes, l’éclatement de bulles d’air ou de baies marines et le frémissement imperceptible des moules incrustées jusqu’à mi-hauteur des madriers.
    Une fois, Maigret manqua le pied et sa jambe s’engagea jusqu’au genou dans une flaque d’eau.
    Il ne voyait plus l’homme, mais il était dans la bonne direction.
    L’autre avait dû gagner cet endroit alors que la marée était plus basse, car le commissaire fut soudain arrêté par une mare large de deux mètres. Il en tâta le fond de son pied droit, faillit vaciller en avant.
    En fin de compte, il se suspendit aux arc-boutants des pilotis.
    Ce sont de ces moments où il vaut mieux ne pas être vu.
    On esquisse des gestes auxquels on n’est pas préparé. On rate à tout coup, comme un mauvais acrobate. Mais on avance pour ainsi dire de par la force acquise. On tombe et on se ramasse. On barbote, sans prestige, sans beauté.

    Georges Simenon, Pietr le Letton

    Tu rêves tellement de rêves différents et, parfois, contradictoires, qu’il t’est à présent impossible d’en rendre compte ici, tout simplement car il t’est impossible de les délimiter, comme il te semble impossible de reconnaître le nom d’une ville par rapport à une autre lorsque tu les observes étalées, enchevêtrées en 2D sur photo satellite. Seul l’un d’entre eux, très vif, te reste en tête au fer, mais celui-là, tu le sais bien, il t’est impossible d’en prendre note ici.

    Correction des cartes Openstreetmaps dans Ulysse. Ont dû changer leur code. Quoiqu’il en soit c’est rectifié pour les Ulysse actuels et à venir, mais pas pour les 650 précédents qu’il va falloir corriger à la main. Tu regrettes amèrement t’être contenté de copier/coller le code dans la rubrique PS de Spip et de n’être pas passé par un chemin détourné, en l’occurrence une iframe par lieu, ce qui te permettrait de n’avoir que quatre ou cinq fichiers à modifier au lieu des 650 pages actuelles. En réalité, tu as d’abord spontanément pensé à une balise <?php include ?> que tu utilisais laborieusement à quinze seize ans, et ensuite, seulement, à la balise <iframe>. Mais sachant que les codes d’intégration Openstreetmaps sont déjà, à la base, des iframe, est-il possible de faire rentrer une iframe gigogne dans une autre ? Comme ce serait plus simple de savoir réellement ce que tu fais et de ne pas en permanence bidouiller des bouts de code inconnus ou inintelligibles...

    Tu as besoin, pour une traduction, d’un synonyme argotique de pénis. Voici la liste qu’on te donne : biroute, bistouquette, bite, braquemard, braquos, chibre, dard, gourdin, kiki, mandrin, noeud, nouille, pine, poireau, quéquette, queue, teub, zboub, zézette, zguègue, zigounette, zizi, zobe. Avec H. tombez d’accord sur zboub et zboub it is. Par ailleurs, il existerait neuf synonymes français du mot homosexuel mais zéro pour hétérosexuel. Le jeu de mot straight razor (à la fois rasoir droit et rasoir d’hétéro) ne semble donc pas traduisible en français.

    Couru 3.89km, deux tours du lac, 25 minutes, Metal Machine Music sous la surface du scalp (écrire dessus on peut, courir dessus c’est moins agréable). Dur de reprendre ton souffle. Tu te souviens d’avoir été asthmatique, enfant, mais ce sont des souvenirs fictifs, tu te souviens mal de ces scènes, qui étaient des crises, et tes souvenirs sont liés aux récits qu’on t’en a faits après coup, ce qui explique pourquoi tu te vois comme à la troisième personne dans ces scènes. Ce dont tu te souviens, c’est d’avoir appris à te servir de l’inhalateur et du jour où l’on t’a dit, quelque part hors du département, que la Ventoline faisait partie des substances dites dopantes, en cas de contrôle après un évènement sportif.

  • 220214

    2 mars 2014

    Montre en main, écrire un chapitre de Transoxiane deux me prend une heure et quatre minutes. C’est un premier jet bien sûr et je ne reviens pas dessus (pour l’heure) mais c’est un bon indicateur pour qui croirait qu’il serait impossible d’écrire un chapitre par jour, ouvrable ou non, sur la durée, d’un texte comme celui-là (ce qui croirait c’est moi, le moi blasé de cette semaine du moins). Retenir uniquement le plaisir d’écriture débarrassé de toute autre considération annexe.

    Only Lovers Left Alive. Il n’aurait pas fallu s’abstenir d’aller le voir ce film. Plus que le fétichisme des corps (esthétique que l’on retrouve souvent dans les films de vampires), un fétichisme des objets. Le bois et les guitares, mais aussi la prolifération des câbles, ceux des ampli et des guitares saturées (droit venues de Lou Reed) ou ceux bourgeonnant autour des transformateurs électriques. Plus tôt, c’est un passage presque au début du film, lorsque Tilda Swinton, toute en retenue, parcourt ses livres du bout des doigts, et dans l’une de ses malles, ce qu’on voit quelques temps, ça ne dure qu’une poignée de secondes, à côté de Don Quichotte, retourné, large tranche, lettres jaunes sur fond bleu, c’est notre Infinite Jest.

    Spip. Joachim et Roxane via Twitter m’ont mis sur la voie : parviens à récupérer le script qui permet le positionnement des notes de bas de page non pas en bas de page mais en marge, de manière à ce que le contenu de la note soit aligné sur la même ligne que la note elle-même. Tout fonctionne. Sauf que ça désactive tous les blocs dépliables dispersés sur la page, eux aussi commandés en javascript. Que faire ? Suis sur le point d’abandonner lorsque, par dépit peut-être, je supprime une ligne dans le code piqué sur Remue.

    <script src="***/jquery-1.2.1.js" type="text/javascript"></script>

    J’ignore à quoi il était destiné ce truc, mais pas à la gestion des marges et maintenant qu’il n’est plus là les blocs dépliables peuvent rouler à nouveau. Ouf.

  • 230214

    3 mars 2014

    Sauf erreur de ma part on ne trouve pas sur Spotify l’album Hudson River Wind Meditations de Lou Reed 2, obligé de le pêcher piste après piste sur le Youtube au fond de l’écran. Puisqu’il en parle en interview je suppose que Jarmusch s’en est servi comme influence pour sa bande son d’Only Lovers Left Alive. C’est une ambiance atmosphérique composée d’échos et de larsen pour la méditation. Je courrais bien dessus (encore me faudrait-il reprendre).

    Dans le Textopoly : après un peu plus d’une semaine d’utilisation l’écran commence déjà à saturer sur le petit espace où j’ai planté mes cases. Commence à épingler dans chaque case des chemins de lecture pour y voir un peu clair (et que c’est beau ces courbes). M’interroge toujours sur l’utilsation des blocs couleurs (je suis resté au rouge). Regrette un peu n’avoir pas alterné les couleurs à chaque nouveau jour (c’est trop tard maintenant). Peut-être pourrais-je alterner en fonction des semaines ? Ou bien trouver un truc qui justifie le switch (mais que ça ait du sens).

    Documentaire sur les contaminés de l’Oural (les irresponsables de l’atome). Un noir et blanc superbe et très peu de paroles, des plans panoramiques et j’en ressors sonné, peut-être pas de ce que j’ai vu ou songé, mais de ce qu’on ne m’a pas dit, de ce qu’on ne m’a pas pris.

  • 200515

    10 juin 2015

    Le mensonge de toute l’apocalyptique occidentale consiste à projeter sur le monde le deuil que nous ne pouvons en faire. Ce n’est pas le monde qui est perdu, c’est nous qui avons perdu le monde et le perdons incessamment ; ce n’est pas lui qui va bientôt finir, c’est nous qui sommes finis, amputés, retranchés, nous qui refusons hallucinatoirement le contact vital avec le réel. La crise n’est pas économique, écologique ou politique, la crise est avant tout celle de la présence. À tel point que le must de la marchandise - l’iPhone et le Hummer, typiquement - consiste dans un appareillage sophistiqué de l’absence. D’un côté, l’iPhone concentre en un seul objet tous les accès possibles au monde et aux autres ; il est la lampe et l’appareil photo, le niveau de maçon et l’enregistreur du musicien, la télé et la boussole, le guide touristique et le moyen de communiquer ; de l’autre, il est la prothèse qui barre toute disponibilité à ce qui est là et m’établit dans un régime de demi-présence constant, commode, retenant en lui à tout moment une partie de mon être-là. On a même lancé récemment une application pour smartphone censée remédier au fait que « notre connexion 24h/24 au monde digital nous déconnecte du monde réel autour de nous ». Elle s’appelle joliment GPS for the Soul. Le Hummer, quant à lui, c’est la possibilité de transporter ma bulle autistique, mon imperméabilité à tout, jusque dans les recoins les plus inaccessibles de « la nature » ; et d’en revenir intact. Que Google affiche la « lutte contre la mort » comme nouvel horizon industriel, dit assez comme on se méprend sur ce qu’est la vie.

    Comité invisible, À nos amis, La fabrique, P. 30-31

    Termine lentement le premier tome du Journal de la crise, de Laurent Grisel. Dans le planning de lecture des jours, curieusement, et sans que je m’en sois rendu compte, ce texte a pris la place de la presse. J’ai remplacé l’actualité par une actualité lue et ressentie à l’heure H dans le temps de l’écriture, mais avec neuf ans de retard. C’est une drôle d’expérience temporelle. C’est une très belle lecture. La mélanger à l’instant T des dépêches et des lectures (Kerviel, le comité invisible...), c’est stimulant.

    Triste aujourd’hui (mossade). Découragé pas mal. Plus d’épaule, rien. Beaucoup d’expiration. Dépassé, marché dessus. Un texto. Je suis au fond de ma bouteille de Coke. Je réalise après plusieurs écoutes que l’Heroin de David Lang, c’est une cover de l’Heroin d’alors. Du coup, ça me dérange. Ecoute des trucs qui s’appellent Les yeux de mes yeux, Atom Dance, With me now. Longtemps j’ai porté des chemises trop grandes (ce n’était pas un fashion statement). Paquet de Marlboro plein sur mon bureau maintenant.

  • 110116

    13 février 2016

    Le premier truc du jour c’est un texto : Bowie est mort. Faut vérifier la tête encore pleine de la suie que c’est vrai. Pas possible. Pas besoin d’aller loin : deux cent mille tweets sur son nom dès les huit heures du mat’. À quinze heures, on sera deux millions cinq. Et après je sais pas. Hier soir ce docu sur France 4 en replay, Le fantôme d’Hérouville. Blackstar c’est sorti vendredi. Dans le clip de Lazarus, mis en ligne, je sais même plus, il y a moins d’une semaine, Bowie mais c’est un crâne. J’ai passé deux heures dans une gare à attendre, Space Oddity 3 dans les oreilles. C’était il y a plus de dix ans et j’avais l’impression que ma vie serait plus jamais la même. Paradoxalement, moi j’ai découvert tout à la sortie de son dernier album avant grand silence de dix ans : ça s’appelait Reality. Un truc moyen, mais une grande porte d’entrée dans tout le reste, et puis ensuite le Reality Tour où vocalement c’est superbe. Et puis c’était le moment des « 30ème anniversaire », où ils te ressortaient le CD de tel album puis tel autre chaque année, à cause de sa production hallucinante de l’époque. C’était revivre les années soixante-dix à distance. Puis, dans la foulée, le Bowie de Buckley, qui s’arrêtait grosso modo un peu après Outside, globalement l’album le plus proche de moi musicalement alors. Toujours. Toujours dans Thru These Architect’s Eyes il y a ce truc qui m’allume ou qui m’éteint, je sais pas. Les deux probablement. Lire Bowie, sa vie réécrite, c’était déjà aller dans la fiction. Toujours difficile de dire quel album en particulier. Me rends compte aujourd’hui que je suis incapable de nommer le premier disque acheté. Pas souvenir. Avant l’achat, tu allais sur Kazaa 4. J’ai téléchargé au hasard une espèce de best-of 5, d’où Space Oddity. Et très vite, Reality, juste sorti, et, curieusement, The Buddha of Suburbia 6, très tôt cet album, probablement à cause d’une interview. J’aurais voulu l’acheter j’aurais pas pu : même aujourd’hui encore, pas sûr que ce soit un truc qu’on trouve. Derrière, à cause, lu le livre d’Hanif Kureishi, vu My Beautiful Laundrette. Mais le premier acheté non, incapable de retrouver. Peut-être le live de Ziggy Stardust au Hammersmith Odeon 7, les faux billets épinglés sur le mur près d’une page rouge sur rouge tirée d’Epok. M’étais fait avoir avec Never Let Me Down 8, nul 9 et j’en avais tiré une règle : si la pochette du truc est moche et que son look est naze, il vaut mieux s’abstenir. Ça marchait assez bien. Le fait est qu’à seize ans, entendre gimmie your hands embué en rentrant du lycée 10, oui, ça avait du sens 11. Les trente ans de distance à côté c’était rien. Et déjà je savais le nom de la salle de concert à Londres où il avait prévu que ce serait the last show we’ll ever do (avant de continuer à en faire pendant encore quarante). Je l’ai mis dans un truc écrit à l’époque je crois bien, idem la chanson John I’m Only Dancing (mais la version étendue de Young Americans est bien mieux). Il y a d’autres trucs, par exemple : il était en concert à Lyon, sans doute en 2003 ou 2004, moi je voulais y aller. Le Reality tour. Si j’y suis pas allé c’est que c’était compliqué, que c’était cher, que c’était une excuse (mais le Bowie à la place de la mienne, lui, il y serait allé bien sûr), et c’était se dire après ça que derrière y aurait plus d’autre occasion de le faire. Son passage programmé aux Vieilles Charrues a été annulé à cause de l’incident cardiaque qui lui a, lui, imposé un last show we’ll ever do pas forcément prévu. Hier, au fantôme d’Hérouville, je me suis dit ce sera dur après sa mort. Je veux dire juste, je sais pas, se souvenir d’un truc dans quoi il a trempé. Il a trempé dans tellement plein d’images et de sons... Par exemple : moi je suis tombé amoureux de quelqu’un sur Sons of the Silent Age. Il va falloir réécouter Blackstar, lire les textes 12. Mais je l’ai fait déjà, et j’ai pas lu les textes. Besoin de pas lire les textes 13 pour pouvoir les entendre dix milles fois sans savoir ce qu’ils recouvrent. Parce que ça lui ressemble tellement de pas être l’auteur de son propre son, son dernier chef d’œuvre c’est le putain de Love is lost ’Hello Steve Reich Remix’ de James Murphy. Il faut écouter ça dans sa version longue, ses dix minutes d’applaudissements syncopés, ses remerciements (standing ovation !), ses hommages 14 (Ashes to Ashes) 15, sa rythmique, non, son arythmie. Il y a des interludes parlés dans certains de ses concerts enregistrés que je connais par cœur. Ça sert à rien tu sais. Et aujourd’hui je me retrouve à écouter des trucs abstraits : des fragments d’interview, des bouts d’anecdotes dites, des extraits de sa parl’, pour entendre la voix de la personne dans le mot tout venant. Dans Blackstar, c’est une histoire de rythmiques, la rythmique de Mark Guiliana au début, elle juste en hypnose 16. Il y a l’intro de Lost highway sur I’m deranged. Toujours eu une faiblesse pour des titres étranges et mélancoliques, un peu décalés, souvent cité ici Letter to Hermione ou Lady Grinning Soul, oui, mais aussi Some are, The Motel, Sweet Thing — Candidate, All the madmen 17 c’est aussi des trucs d’Hours ou d’Heathen et cette reprise d’I Can’t Read enregistrée au Manhattan Center en 99 18, et je sais même pas pourquoi 19. All I’ve got is someone’s face. Le jeu dans lequel il apparaît, The Nomad Soul, n’y ai joué que bien après, probablement en 2008 20, pourtant avant je l’avais la Dreamcast. Impossible d’aller loin à cause d’un bug paraît-il bien connu dans la version PC, et aujourd’hui impossible de s’y remettre car sur Mac ça passe pas. Ça s’ouvrait sur une version bougée de New Angels of Promise, et on disait qu’Hours c’était la bande son de ce jeu-là, en réalité c’était un cheval de Troie mis dans le jeu pour renvoyer vers lui, comme souvent 21, et l’auteur de la vraie OST du jeu c’est pas Bowie c’est Reeves Gabrels, celui qui fut recruté comme guitariste de Bowie au moment même où il cessait d’être lui-même pour incarner un groupe bizarre appelé Tin Machine 22 (ça j’ai jamais kiffé, encore qu’I can’t read vient de là). Bref. Il y a quelques années j’ai fait ce cut-up de quelques phrases piquées dans ses chansons, « Ouvrez le chien » (maintenant c’est implanté dans mondeling) : prendre quelques mots d’une chanson par album jusqu’au Next Day 23, ce qui n’est finalement pas très différent de ce que je faisais adolescent ou étudiant quand je gravais à quelqu’un un CD composé d’une chanson par album (c’était dur). E. me dit, dans son appartement de la place St Roch, derrière Wild is the Wind, mais on va se tirer une balle. Tourner la tête chez V. 24, rue comment déjà, ça doit être la rue Antoine Durafour, quand c’était Life on Mars ou, je sais plus, Space Oddity qui crevait le son. Ce truc très particulier de reconnaître une chanson qui te fait chialer quand tu te retrouves ailleurs, tu t’y attendais pas. Je crois que pour la première fois j’avais trouvé quelque chose qui était à la fois universel mais qui n’appartenait qu’à moi. Et maintenant on va essayer de rendre compte dans la totalité : il faut toujours en passer par un tout. Je parle même pas du biopic (il y aura un biopic 25). Faites que ce soit un biopic avec Tilda Swinton et qui se concentre sur, je sais pas moi, un fragment de quelques semaines, quelques jours de sa vie. Quelques heures. Un truc anecdotique. Pas la totalité de rien. Hésité à reprendre un autre extrait du Bowie de Simon Critchley traduit en août 2014, jamais repris. Un truc comme quoi Bowie vit dans ses films 26 et son obsession du cinéma et des représentations, je sais plus. Moi non plus, je sais pas. J’ai pas envie de faire ça à cause des circonstances, seul le début me branchait, le reste me touchait moins. Je parle du livre. Étais prêt à descendre acheter Blackstar en vinyle ou la une d’un journal pour avoir quelque chose mais ça n’a pas de sens. J’ai pas de platine vinyle. Et quand bien même. Je l’écouterai jamais comme ça. J’ai des trucs, oui. Le souvenir de L’homme qui venait d’ailleurs sur Arte dans une maison que je situe plus nulle part géographiquement parlant 27, c’est la deuxième fois que je vois ça, même que le film il est un peu raté 28. Mais on le voit lui, dans de ces images, il y a le magnétisme et le torse retourné avec en fond les écrans de la télé de partout. Maigre et d’os et d’écrans. J’ai souvenir qu’un soir ma mère est rentrée triste du boulot car Barbara venait de mourir. J’ai pas souvenir que qui que ce soit soit mort avant ce truc-là. Bowie, un jour, je l’ai brûlé à l’ampoule électrique pour voir ce qu’il y avait derrière, par transparence. Mais jamais fasciné par le truc sexuel à l’époque. Tout de suite c’était traité (dans le Buckley par exemple) comme un truc marketing. C’était un truc marketing de dire ça publiquement : ’I’m gay, and always have been, even when I was David Jones. Peut-être aussi déformé par le film Velvet Goldmine, mais moi j’aurais jamais connu cette déception de le voir se transformer en golden boy straight hero puisque c’était déjà dans le passé. Déjà dans John I’m Only Dancing c’est présent. Et finalement j’ai tout découvert après coup, comme cette histoire de rendez-vous avec son manager qui, bref. Let’s dance c’était censé être ringard, j’ai toujours adoré Modern love, malgré les arrangements vieillis, China girl tellement meilleure dans la bouche d’Iggy Pop sur (je sais plus) Lust for life ou The idiot : it’s in the whiiiiiiiiite of my eye. Eye ou Eyes ? Rien à voir avec Lou Reed, Electric Dandy, j’ai oublié l’auteur 29, où là, oui, c’était marquant : cette histoire d’électrochocs pour lui faire fondre l’homosexualité. Dans Velvet Goldmine ils ont mélangé Lou Reed et Iggy Pop, c’est Ewan McGregor qui joue ça, un type électrifié, et Brian Eno est là à rigoler parce que c’est pas crédible. C’était présenté comme ça dans le Strange Fascination : pas crédible. Ça n’a pas beaucoup plus de sens de se retrouver au rayon des olives dénoyautées : on sait jamais ce qu’on cherche. Et puis chialer dans ton frigo quand tu ranges des machins au retour. Il y a quelques jours au début de Metal Gear Solid 5 la surprise d’entendre The Man Who Sold the World en générique d’ouverture dans une abominable version 80’s 30. Mon frère me disant mais c’est lui qui chante ça à la base ? Moi aussi j’ai d’abord entendu la cover de Nirvana from Unplugged 31 probablement par lui d’ailleurs. Trois personnes m’ont contacté aujourd’hui suite à ça. Dans deux semaines encore, il y aura tant de trucs au 23 Heddon Street en hommage et peut-être qu’un jour j’en viendrai à me dire : merde, j’ai pas écouté une seule fois Blackstar de la journée. Là : des voix de filles dans la rue et qui chantent, le bruit des gaz d’échappement m’empêche d’écouter quoi.

  • 010316

    3 avril 2016

    Au théâtre de la Colline pour What if they went to Moscow ? Dépôt de cartes ebook de L’espace du commun à la librairie : un essai sur le théâtre de Christiane Jatahy que nous sortons aujourd’hui et qui a pris forme grâce à une merveilleuse expérience du commun, comme l’écrit Christophe Triau dans sa préface. Le dispositif de la pièce est d’abord déroutant : il faut choisir une entrée (théâtre ou cinéma), à l’entracte on inversera. Les règles du jeu sont distribuées au préalable. Ça commence par des mots dits aux deux dans deux nappes de temps : l’un est l’utopie de l’autre. D’abord le cinéma : la retransmission en directe de la pièce jouée sur un autre espace en même temps. Il y a donc une salle théâtre et une salle cinéma. La version cinéma est filmée au plus près des comédien, des corps et de leurs bouches, au plus près de la peau, mais il y a des choses qui nous échappent. À un moment donné, c’est la voix des fantômes : Satellite of love, pom pom pom... Après l’entracte, on inverse. La version théâtre est plus chaleureuse, on est littéralement dans ce salon avec les trois sœurs inspirés de Tchekov. Le public fait partie des invités. Les comédiens mangent, boivent, dansent avec des personnes dans le public. Je suis derrière le juge Roban, assis. La répétition, les variations, les scènes non présentes dans la version cinéma car non filmées, le rapport au langage (les comédiennes s’adressent en français au public, le texte de la pièce, lui, est dit en portugais). Les répétitions, les variations, c’est au cœur de mes préoccupations. Dehors, c’est la nuit, un chien bleu. Demain il y aura de la neige et un tajine de topinambours au roquefort.

  • 100416

    12 mai 2016

    De la la tempe qui me vient de la veille. Je n’ai pas su, hier, faire taire le truc en en passant par la chimie. J’attends, je regarde tanguer, je tergiverse. De l’agacement, pas mal. D’avoir échoué contre le corps. Dans Napoléon apocryphe, ce n’est pas qu’une histoire de ce qui n’est pas arrivé, c’est aussi une histoire littéraire uchronique. Tout un chapitre dédié à des œuvres majeures d’un monde où Napoléon a poussé sa conquête au-delà de la Russie. Passé vite fait à la Nuit debout mais de jour. C’est transitoire et baigné de soleil blanc, vertical, dangereux. Je disais à H. avoir peur de sortir au-dehors. Baissé les stores. Lunettes quatre. Celles de Lou Reed et John Cale à l’expo Velvet Underground à la Philarmonie, avec les parents d’H. Ce poème de Ginsberg, America 32. Je me perds dans le sens et dans le fait de taire, dans une notice biographique, l’origine des électrochocs chez Lou Reed. Surprenant. Il y a cet extrait de Last days sur un mur qui est le seul passage de Last days que ma mémoire a bien voulu tenir. J’en parlais là dix ans plus tôt dans une rue descendante, avec F., non sans snobisme. Quelqu’un dit, mais alors ça voulait dire quoi la banane ? Plus loin, l’exposition permanente, pleine d’instruments en forme de serpent, de gueules de dragon et de tête humaine et, au bout de l’exposition, des ordinateurs improbables. Il y a un problème de mails mais c’est au-delà d’un problème de mails : c’est une rupture de faisceau du réseau tout entier et je suis en moi-même comme une île, coupé de tout par l’eau.

  • 300516

    1er juillet 2016

    Une espèce de futur apocalyptique où la terre est dominée par des aliens robotisés. Ceux qui rejoignent la résistance finissent tous morts ou légumes. Certains sont changés en kangourou mais on ne sait pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Lorsque tu mets les doigts sous le visage des gens tu peux les faire parler avec leur voix et puis lancer des diversions ailleurs. Je le fais vers la fin. Avant, c’est une opération sensible destinée à subtiliser des items aux robots. Nous avons tous sur nous un artefact qui nous pulse. Le mien c’est un bouclier qu’il faut que je porte sur mon bras le plus faible. Ou bien le truc du cygne dans Saint Seiya ? Vie de spam : Stars nulles à l’école, Marques auto les plus fiables, Têtes de lit originales, Enfants foudroyés, Fête des mères, Grève pour l’euro, Penurie essence, Doc Gynéco hué, Illusion Louvre, Censure Facebook‏. Il pleut sans discontinuer toute la nuit tout le jour. Dehors et sous pour acheter des fournitures pour le marché de la poésie. C’est dans dix jours dans dix jours il pleuvra. Ou pas ? Philippe me dit mais Coup de tête c’est vachement bien près des presse-livres. On cherche un truc on sait pas comment c’est censé s’appeler. C’est fabriqué en France et c’est en Plexiglas. Je sais pas ce que je suis, j’ai de l’encre bleue dans les mains je sais pas d’où ça vient. Je sais pas tant de choses. Dans le Pasolini d’Abel Ferrara, cette bribe de scène où Willem Dafoe marche dans une rue, des affiches de Transformers sur le mur. Mais c’est un film qui ne va nulle part 33. Qui n’existe nulle part et qui n’a pas de temps.

  • 031016

    3 novembre 2016

    The Raven : des trucs forts. D’autres beaucoup mais beaucoup moins. Vanishing act, super beau. Un duo avec Laurie Anderson. De la drogue. Une souris. Benoît a remporté un prix, c’est cool. Une brandade de poissons, quenelle de tapenade. Mais, et si on meurt soudainement ? Personne connaît les mots : les mots de passe de nos sites. Et nos trucs en sommeil. Par exemple, dans le back office d’Ulysse, qui pour aller faire les mises en ligne chaque jour ? Désigner un exécuteur littéraire. Vibre contre le mur. Préparer des enveloppes ça prend plus d’un Lady & Bird et demi. Le temps pulse, pulse. Faudrait utiliser autrement les images, mettre des textes dans des images, s’en servir de brouillon et à chaud les faire vivre comme ça. Coup de fil aux parents pour leur dire que demain. Je vais passer mon temps à passer en coup de vent et. On conclut que pour pour me voir faudra venir m’écouter. Derniers crépuscules sur la terre, une deuxième fois. Rien perdu de sa force narrative. Le texte est hyper sec, hyper construit, hyper tendu. Comme les trucs acérés lus dans Trois. Rien à voir avec 2666, Les détectives sauvages. Ce sont ses Bartelby.

  • 111016

    19 novembre 2016

    Quatrième jour de froid. Lait de noisette. Fiabilité de l’œil tôt le matin : transformez vos impôts en patinoire. Spam. Pourquoi pas. Il existe une version de The Raven : expanded edition. Plus de morceaux lus, plus de poésie, des voix et des duos célèbres 34. Finalement ce sont les chansons rock les moins intéressantes. Garde le reste. Froid, donc. Velouté de courgettes au parmesan. Thé noir je sais plus quoi. Chauffage de l’âme. Une phrase de Gabriel 35, un bout de phrase que dis-je, ses lèvres promenaient leur rouge à travers la pièce comme un phare s’adressant aux naufragés. Je suis de retour dans l’envers de la page et le code. Je cherchais des vieux films dont je pourrais décortiquer les scènes, le sel, les images. Un très beau film, tiens, mais actuel : Les chansons que mes frères m’ont apprises. Un montage super fin. Personnage errant, on pourrait tout entier le mettre (ou ne pas le mettre) dans le listing adolescent. Scènes fragmentées. Le moment où tu réalises que non, le personnage central n’est pas le héros du film (ou l’inverse).

  • 050118

    5 février 2018

    Une écharde. Est-ce que c’est
    une métaphore ou la réalité ?
    J’ai marché un moment avec du
    froid dans le corps. Et là où
    la pharmacie fait l’angle, je
    suis allé rejouer la scène du
    waiting for my man : réclamer
    d’autres médocs encore... Ils
    appellent ça Venlafaxine. Ils
    appellent ça Effexor. Ça sert
    à quoi ? À t’injecter dans la
    tête du C10H12N2O ? Mais lire
    la notice, ça m’a donné envie
    de me jeter par la fenêtre. À
    la radio
    il y a un machin sur
    Lou (Reed) et le Velvet (Und-
    erground). C’était cool. Mais
    bizarre. La voix de Lou c’est
    celle de Dean Moriarty (ou de
    Neal Cassady). Mon labyrinthe
    en XML est toujours là : dans
    ma tête. Et moi dedans lui...
    Deux, trois mots pour ce truc
    (Eff). Pas beaucoup plus. 545
    quoi. Au fait : pourquoi j’ai
    toujours envie de mettre deux
    c à oculaire ? J’ai repris ce
    texte sur le taf intitulé peu
    importe. Il semblerait que ce
    truc je le réécrive en mineur
    (ce qui est sans doute contre
    venir à l’identité du texte).

  • 180919

    18 octobre 2019

    Ils mangeaient quoi au petit-déjeuner les chasseurs-cueilleurs ? Parce que là, avec un thé et une pomme dans le ventre, je ne me sens pas du tout d’aller chasser-cueillir pendant des heures. Je dors mal. J’ai perdu l’équilibre. Quand je suis sur le côté, la douleur y passe, quand je me retourne elle change d’hémisphère. Quand je suis sur le dos ça appuie sur les nerfs derrière, jusqu’à la nuque. Que faire ? Dormir debout peut-être. Ne pas dormir. Plusieurs matins de suite je me réveille obsédé par L’Esthétique de la résistance, un livre de Peter Weiss que je n’ai pas (encore) lu. Les livres qui me hantent en ce moment ne sont que des œuvres monstres : le deuxième tome du Dossier M 36, Mason & Dixon. Jerusalem. L’homme sans qualités. Que faire ? Les chasseurs-cueilleurs écoutaient-ils Ornette Coleman ? J’éprouve le désir d’écouter Ornette Coleman depuis que, étudiant, j’ai lu cette biographie de Lou Reed. J’ai beaucoup de mal avec le free-jazz. Et comme je passe mon temps à réécouter le début de l’album The Shape of Jazz to Come sans jamais arriver au bout, je réécoute toujours les mêmes morceaux. Force est de constater que « Lonely Woman » est unique. Mais combien d’écoutes m’a-t-il fallu pour parvenir à l’aimer ? Ou lui s’insinuer en moi ? Est-ce la même chose avec les œuvres monstres ? Combien de fois faudrait-il lire L’homme sans qualités ? Combien de fois Proust ou Ulysse ? Et combien de fois faire la grimace pour boire un café sans sucre ? C’est abject. Dehors, pour marcher mais pas beaucoup (jusqu’à la Poste puis en revenir, monter et descendre les cinq étages à pied), pas de quoi chasser-cueillir quoi que ce soit, donc, mais quand passe dans l’alétatoire de la playlist « Going nowhere », ce qui est quand même très différent d’Ornette Coleman, eh bien, je me fiche bien de chasser-cueillir quoi que ce soit, ou du fait que le PSG à domicile joue en blanc contre un Real Madrid qui joue en sombre pour ce premier match de Ligue des Champions, ce qui est juste une aberration footbalistique de plus dans ce monde de couleurs tourmenté(s).

  • 051019

    5 novembre 2019

    Si le phénomène qui veut que le feuillage d’un arbre laissant à son voisin assez d’espace pour développer le sien s’appelle la timidité, comment dit-on quand un consommateur à la caisse d’un supermarché (un genre de végétal somme toute) laisse pas moins de 50cm ou plus entre ses produits et ceux de la personne précédente sur le tapis roulant ? Ou le contraire, celui qui colle ses achats contre les tiens ? Ce monde est plein de mystères et de frustrations. Lesquelles frustrations ont tendance à se lever d’elles-mêmes lorsque la playlist te passe un truc comme « Vanishing Act » dans l’aléatoire de son flux. C’est une respiration. La musique est une chose étrange, et parfois assez drôle. Par exemple, à présent qu’il a été décidé que Max Richter compose les bandes-son d’absolument tout, on n’a plus besoin, regardant un film ou une série, de se demander, mais qui a composé ça ? C’est simple. C’est Max Richter. C’est le cas dans Ad Astra, un film de James Gray au cours duquel Brad Pitt sauve le monde en faisant sa psychanalyse en apesanteur. Il y a de belles images dans ce film (par exemple la scène d’ouverture). Le fait qu’il constitue un genre de fausse suite à The Last City of Z est séduisant. Mais on a le sentiment d’un récit très mal écrit, et qu’au fond on ne croit jamais à aucun des personnages. Quand ce phénomène se produit au sein d’une fiction, l’effet direct sur le lecteur ou le spectateur, c’est qu’il ou elle s’en fout. Il peut bien se passer n’importe quoi, on n’est pas concerné. Et finalement c’est un récit qui se déroule (sauf si on referme le livre, ou là en l’occurrence si on sort de la salle) sans soi.

  • 301119

    30 décembre 2019

    Tout ce que l’on croit savoir sur la représentation de la Terre en tant que planète dans l’espace est faux. Pour 643€ TTC, cette entreprise propose d’expérimenter la vue d’elle lors d’un voyage un peu plus que parabolique de quelques heures à peine. Faire l’expérience de l’apesenteur, voir comment la planète bleue se forme et se déforme sur la surface d’un hublot, comprendre l’articulation entre eux des corps célestes. Pendant le décolage, j’en venais à me dire : à ce prix-là, ils pourraient tout aussi bien mettre en place un faux voyage et nous ne le saurions même pas. Comme dans Le Cosmoschtroumpf ! En réalité, j’ignore à quel point je souhaite que cette mise à feu soit un fake. Ça s’appelle communément de l’angoisse. Dans les faits, la planète bleue ne l’est pas : elle est sépia un peu, mais surtout noir et blanche. Même pas une sphère parfaite, comme dans notre imagination, d’ailleurs ce n’est pas du tout une sphère : ce qu’on voit d’elle en s’arrachant progressivement à son attraction, c’est une forme ronde, ok, mais aplatie, en deux dimensions, qui se succède à elle-même sur une frise. C’est un plan de coupe. C’est une carte. Le monde, c’est une feuille de papier (non, en réalité, la métaphore de la feuille de papier est erronée, ce ne sont pas les bonnes teintes, et ce n’est pas la bonne épaisseur, la bonne élasticité, la bonne matière ; le monde, ici, ressemblerait plutôt à un subtile mélange entre un tirage grand format d’un négatif photo un peu passé et une radiographie des poumons) et nous, quelques êtres humains au bas mot, nous intégrons un genre de balet de corps et de couleurs encadrés par les salariés de l’entreprise spatiale, qui nous montrent dans les faits comment fonctionnent les orbites des planètes : l’un d’entre nous sera la Terre, un autre la lune, un autre Mars, et nous tournerons les uns non pas autour du soleil mais autour des autres, le tout en apesanteur, pour comprendre pleinement comment l’univers marche, non : vibre. J’ai une petite idée de comment l’univers vibre, du moins réduit à l’espace qui est le nôtre (35 ou 37 mètres carrés, je ne sais plus, encapsulés dans une boîte à chaussure sise au cinquième étage de la rue T., au numéro 28, bâtiment A, porte 3) : le soleil ne peut y pénétrer qu’à de rares moments dans l’année, par un jeu assez complexe de réverbérations de lui, par exemple comme ce matin dans les fenêtres de l’immeuble qui nous fait face. Ces moments, Soupir les guettait (et les goûtait) avec impatience : il aimait dormir au soleil. Poulpir et Tartelette se fichent pas mal du soleil et moi, j’aurais préféré qu’il s’abstienne, le soleil, non pas d’exister ce matin mais d’être ainsi reverbéré dans mon salon. Je n’aime pas prendre un maté le matin à dix heures mais je le fais. J’aurais peut-être, à cette heure-là, épuisé déjà mon quota de lumière et d’écran. Que faire alors de son samedi ? Alors que je tente maladroitement de mettre en place des stratégies visant à résoudre ce problème d’écran (imprimer tout ? mais ça ne résout rien quant au report des corrections qu’on pourra faire sur papier ; passer par le navigateur web de la Kobo, en se connectant à un Google Doc ? techniquement c’est possible mais pas en revanche de modifier ou d’éditer le texte, et encore moins d’y connecter un clavier, en bluetooth par exemple ; travailler sur vidéo-projecteur ? ce n’est certes pas un rayonnement d’écran LCD mais enfin c’est très incofortable, long à mettre en place, et encore trop salement lumineux), un démarcheur me contacte sur mon cellulaire (à une époque, c’est comme ça qu’on disait) : oui bonjour je me présente, je travaille pour l’opérateur Free et j’aimerais porter à votre connaissance une promo que nous faisons aujourd’hui sur les box.
    – C’est que je suis contre les promos.
    – Vous préférez payer le tarif non remisé ?
    – Mais je suis contre les tarifs non remisés aussi. En fait, je suis contre l’argent, la consommation et le démarchage téléphonique.
    Puisqu’il me raccroche au nez, il ne me reste plus qu’à partir pour Sèvres et passer voir Philippe Éthuin sur son stand ArchéoSF or, Sèvres, c’est littéralement à l’autre bout de Paris. Dans la neuf 37, sous des éclairages pénibles, une fille fait un clin d’œil à un garçon. Ils sont jeunes. Elle est belle. Il est beau. Mais pas beau ou belle comme l’entendraient les regards qui régulent les lois de l’esthétique et de la mode (c’est une bonne chose), et je ne crois pas qu’ils soient ensemble. Il porte un sweat à capuche gris. Elle a les cheveux roux. Ils descendent à Miromesnil. La neuf est interminable. Probablement car je l’ai prise à Strasbourg-St Denis, où un nombre conséquent de personnes dorment là où l’espace le permet encore (c’est-à-dire peu). Une femme à son mari, qui porte ses sacs (ils sont montés à Grands Boulevards) : ça y est, t’es kapput ? Ils descendent à Franklin Roosevelt. Quelqu’un me regarde regarder les gens, sortir mon carnet, écrire. N’est-ce pas fondamentalement la même chose ? Une femme avec un chapeau cloche lit un récit illustré en japonais. Deux adolescentes se ventent respectivement leurs excellentes notes au collège l’une à l’autre : c’est un concours. Les deux mères ont l’air de se livrer au même genre de confrontation par le regard. Un adolescent qui fait sans doute moins que son âge s’est laissé pousser une moustache de duvet et prétend probablement ne pas entendre quand on lui dit (ou quand on pense) que c’est ridicule. Une jeune fille, les chevilles apparentes, porte un tote-bag sur lequel est imprimé un arbre et sur lequel on peut lire le slogan « Ensemble pour la vie », le tout accompagné du logo d’une grande chaîne de supermarchés (« California Dreaming » dans la playlist alors). Chez STAT, C. ne disait pas les supermarchés ou les grandes surfaces, elle disait les hyper, et que c’était très dur de travailler avec eux. À l’époque nous essayions de leur refourguer des produits non haut de gamme, mais néanmoins pas bas. C’était sans doute une question de segmentation des marchés. Que c’est long. Je suis grésilé de ouf. Ou bien faut-il dire grésillé ? Les deux sont vrais. À la fin de « Walk on the Wild Side », je me dis c’est ici que Bowie joue du saxo. Un peu plus loin en plein milieu du pont de Sèvres : Bloom, lui, sur le pont O’Connel : et si je m’y jetais ? J’ai dû m’arrêter de marcher pour écrire cette phrase, appuyé contre un poteau. Aux Rencontres de l’Imaginaire de Sèvres, c’est un four. Philippe Éthuin me parle d’un grand roman sportif et policier. Ellipse 38. Ce que je tente pour rentrer, ce n’est ni fait ni à faire : la neuf jusqu’à Michel-Ange - Molitor, puis la dix jusqu’à Javel pour attraper le C, dans l’espoir de couper la traversée de Paris jusqu’à la BNF, et de finir à pied. Mais non, ce week-end tous les trains LOLU (c’en est presque comique) sont terminus Invalides. Me voilà donc bon à récupérer la huit, ce que j’aurais fait de toute façon si j’avais continué avec la neuf (que j’aurais pu retrouver par exemple à République, en admettant bien sûr que la station ne soit pas fermée sur décision de la Préfecture de police comme ça arrive parfois les jours de manifestations et, à notre époque, comme chacun sait, tous les jours ne sont-ils pas des jours de manifestation ? à méditer). À moins, bien sûr, que je ne quitte la huit à Madeleine pour retrouver la quatorze jusqu’à Bercy, puis là monter dans une six qui, au moment où je suis parti, était trop ralentie pour qu’on conçoive de la prendre, et que j’avais en tête de récupérer de toute façon au retour à Motte-Piquet-Grenelle (où, soit dit en passant, j’aurais tout aussi bien pu opter pour la huit), avant de, sur un coup de tête, jaillir brusquement de la dix pour aller attraper le C. Et voilà, nous y sommes, je crois que dans ces cas-là on dit : kamoulox. Dans la quatorze (ou dans la six, à moins qu’il ne s’agisse finalement de la huit), un autre jeune couple n’étant peut-être pas même un couple, beaux tous les deux, elle avec une veste en peau de mouton (laine plutôt), lui avec des yeux marron, car c’est semble-t-il la saison de l’amour et de la laine. Le côté positif, quand on peut tout écrire c’est qu’on peut tout écrire. L’inconvénient, c’est qu’on peut tout écrire (et que ça n’a pas de fin).


  • ↑ 1 Introuvable sur Youtube, malheureusement.

    ↑ 2 Y aurait-il un lien à faire avec les Spoon River hachés pour le Général Instin lus l’autre soir, ébahis, à la Bibliothèque Marguerite-Audoux ?

    ↑ 3 En 1990, pendant le Sound & Vision Tour, il chante ça après une intro Hymne à la joie à l’orgue très Orange mécanique et Kaworu dans le poing de l’EVA-01, H. et moi on s’est rencontrés là. Un gosse cherchait à me vendre un journal, comment ça s’appelle, Macadam, un truc comme ça. Mon grand-père achetait Macadam. Je mélange les souvenirs plusieurs fois.

    ↑ 4 C’était un truc de P2P qu’on utilisait pour télécharger des trucs pirates.

    ↑ 5 Je disais à H. au téléphone je confonds Bowie et Sting (sic), j’avais besoin de matière pour les différencier. Lui : mais t’es sûr que c’est une bonne idée de les écouter tous les deux si tu les confonds ? Au milieu de tout ça il y avait un truc très nineties, Lemon truc, ça n’avait rien à voir.

    ↑ 6 Zane, zane, zane, ouvrez le chien...

    ↑ 7 Non.

    ↑ 8 Encore que Time will crawl est une bonne chanson avec d’autres arrangements, en acoustique ça peut passer.

    ↑ 9 Et même chose peu avant, ou après, avec le premier Lou Reed solo, nul idem.

    ↑ 10 F. me disant, sur une table au foyer, tu fais du bruit à articuler des paroles, elle aimerait bien bosser. Plus tard, dans un train allant vers ou revenant de Paris, écoutant un bout de Slade : ah mais c’est quoi ce machin ?

    ↑ 12 This way or no way.
    Look up here, I’m in danger.
    Just go as me.
    I’m dying to.

    Liste non-exhaustive...

    ↑ 13 Un album aux lyrics curieusement assez drôles : man she punched me like a dude, where the fuck did monday go, dropped my cellphone down below, I was looking for your ass.

    ↑ 14 Comme quand t’entends un bout de Time samplé dans Mr Self Destruct (final) de NIN, un truc que j’écoutais tout le temps quand j’avais besoin de violence à une époque où la violence c’était d’être dans la rue et de marcher contre quelque chose ou vers quelque part, je sais pas.

    ↑ 15 La version du Live at the Beeb tout particulièrement, pour sa psychédélie synthé à la fin, Mike Garson pas dans son élément, peut-être aussi pour ça que c’est beau.

    ↑ 16 Si je vais écouter des jours, des jours durant, les trucs divers dans quoi a battu Mark Guiliana ce sera mais pour rester dans cette même pulsation, cette dernière pulsation, cette sismique.

    ↑ 17 Zane, zane, zane, ouvrez le chien...

    ↑ 18 Et maintenant je me souviens de cette version de Prettiest Star tout en détachement que j’aime bien, que j’ai entendu après. C’était toujours dans le détachement que ça trouve à m’émouvoir, dans la froideur apparente, c’est ça qui m’atteint, oui.

    ↑ 19 Jamais cherché à comprendre ce que c’était comme concept que ce truc de VH1 Storytellers, avec des fois plus de parl’ que de musique

    ↑ 20 On peut encore aujourd’hui retrouver des pics dans le 17h34 qui attestent de tout ça.

    ↑ 21 Par exemple la pub Vittel qui est, et c’est hallucinant, une pub pour Bowie signalant, presque accessoirement, une marque d’eau minérale.

    ↑ 22 Dans un concert ou dans une émission quelconque, Bowie disant Jimmy Page m’a offert ce riff[celui de Supermen] et lui qu’est-ce qu’il en a fait ? Il l’a mis dans une chanson de Tin Machine ! Ensuite il l’a récupéré pour ce Dead Man Walking.

    ↑ 23 Le tweet de Duncan Jones un beau jour, je me souviens où j’étais, au bureau, c’est le matin, en gros il dit mais allez voir ce que mon père fait : le clip de Where are we know et l’annonce de l’album à venir. Aujourd’hui Duncan Jones confirme que c’est triste et que c’est vrai.

    ↑ 24 Adossé à la BU derrière je lui parlerais du nouveau Björk tout juste sorti et qui s’appelle Volta. À quelques semaines près on doit presque être au même endroit.

    ↑ 25 Il y aura également des reprises. Tellement de reprises. Ça va venir très vite, ça va durer toujours : « just go as me ».

    ↑ 26 Par exemple : jamais remarqué que dans China girl, donc, il disait I feel a-tragic like I’m Marlon Brando. Mais qui a écrit ces paroles ?

    ↑ 27 Je regarde ça je crois avec mon père, là sur une chaise en bois.

    ↑ 28 Plus tard parler de Nicolas Roeg avec V. sur un truc de messagerie instantanée aujourd’hui obsolète.

    ↑ 29 Bruno Blum.

    ↑ 30 La cover de Lulu aurait été plus cool. Elle est terrible. Terrible dans le sens de bien.

    ↑ 31 This is a song from David Bouwie. Je sais plus qui à écrit ça ni où.

    ↑ 32 

    America two dollars and twenty-seven cents January 17, 1956. I can’t stand my own mind

    ↑ 33 Philippe de Jonckheere en parle très bien ici.

    ↑ 34 Willem Dafoe, Steve Buscemi, Antony Hegarty, Laurie Anderson, Ornette Coleman, David Bowie...

    ↑ 35 Tirée de ça cette phrase.

    ↑ 36 D’après de récents travaux en neurologie, le mariage procure un sentiment de bonheur qui dure deux ans. Très exactement deux ans. Pas davantage. Passé deux ans, chacun des époux revient à la disposition d’esprit qui était la sienne avant de se marier. Il retourne à son point de départ. Il replonge dans sa misère. Il n’a fait que gagner du temps. Cela n’a rien de personnel : c’est câblé dans nos cerveaux.

    ↑ 37 Cette partie de la journal doit beaucoup aux métropismes de Christophe Grossi.

    ↑ 38 Cette partie-là du journal est déjà parue dans le Carnet de bord publie.net.